Institut de la vision Paris avec le soutien des Fondations Edmond de Rothschild

« Lydie Calloud a pu créer, grâce au soutien des Fondations Edmond de Rothschild, une belle exposition originale, fruit d’une collaboration de près d’une année avec Serge Picaud, chercheur de l’Inserm et le directeur de l’Institut de la Vision, José Sahel. Son exposition s’intéresse au fonctionnement de la rétine et aux différentes interprétations possibles des images reçues par le cerveau… »

Anne-Aimée Francès, Attachée de Direction, Fondations Edmond de Rothschild, extrait du catalogue objet

catalogue objet en acier découpé, image lenticulaire, carton découpé

exposition Institut de la vision Paris avec le soutien des Fondations Edmond de Rothschild

diamètre 53 cm, acier découpé et verre thermoformé
diamètre 87 cm, épaisseur 12 cm, bois, impression numérique x 7 découpes
techniques diverses

 

« …Pour alimenter sa réflexion, Lydie Calloud s’est en effet tournée vers l’Institut de la Vision de Paris où elle a collaboré pendant un an avec des chercheurs de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), soutenue dans sa démarche et sa quête artistique par la Fondation Edmond de Rothschild. Elle s’est attachée à saisir l’instant physiologique qui entre en jeu dans la vue.

Les photorécepteurs, des révélateurs d’infini…

L’œil, perçoit physiologiquement et immédiatement l’absence de netteté, un vide dû au passage des veines de la rétine ; le cerveau va chercher à améliorer et à compenser la faiblesse physiologique de l’œil ; voilà qui intéresse tout particulièrement Lydie Calloud qui travaille ces absences, non pour s’en abstraire mais pour les inverser.

L’œil de L’Artiste en analysant les formes présentes dans l’image, va ségréger ces zones « interstitielles » presque marginales. Son intérêt n’a pas pour cause première une quête esthétique, la traduction d’une émotion ou la restitution d’une impression.

En cela Lydie Calloud est une artiste différente ; elle ne cache pas sa proximité avec la science dans sa quête de l’infiniment petit mais elle est aussi pleinement artiste dans la restitution figurative ou abstraite de sa recherche.

Dans cette démarche, seule préside sa méthode de décomposition, identique, quel que soit l’objet étudié. C’est pourquoi son travail ne réside pas dans la connaissance de la structure de l’objet mais plutôt dans une réflexion sur la frontière entre ce qui est donné à voir et ce qu’il y a de l’autre côté ; de l’autre côté du miroir, comme dans « l’Eurydice » de Jean Cocteau.

L’œuvre de Lydie Calloud est complexe, conceptuelle.  En comprendre le processus d’élaboration renforce sa puissance car le cheminement qui a présidé à la finalisation de cette œuvre s’avère pour chaque phase, rigoureux, scientifique, dénué d’émotion factuelle… et pourtant toujours fascinant dans son résultat.

Proche de la réflexion scientifique, elle joue des mécanismes analytiques pour déstructurer l’image issue de la prise de vue. 

La rigueur, dans cette chaîne opératoire, l’amène pourtant à trouver des limites à la recherche de l’infini, par ses jeux algorithmiques sur les ombres portées des objets. Lydie Calloud opère donc une classification dans la décomposition de ces ombres en une suite de générations d’ombres portées… »

Monique Bollon-Mourier anthropologue

Lydie Calloud turned to the Institut de la Vision in Paris, where she collaborated for a year with researchers from INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), supported in her approach and her artistic quest by the Edmond de Rothschild Foundation. She has endeavoured to capture the insight vision rather the physiological moment even though they both play their own part….

Photoreceptors, developers of infinity…

 The eye perceives physiologically and immediately the lack of sharpness, obstruction due to the passage of the veins of the retina; the brain will try to improve and compensate for the physiological weakness of the eye. This is of particular interest to Lydie Calloud who works on these absences, not to abstract them but to reverse them. The eye of the Artist, the forms present in the image, will segregate these almost marginal « interstitial » zones by her analysis. Her interest is not primarily motivated by an aesthetic quest, the translation of an emotion or the restitution of an impression. In this respect Lydie Calloud is a different artist; she does not hide her closeness to science in her quest for the infinitely small, but she is also thoroughly artistic in the figurative or abstract restitution of her research. In this approach, only her method of decomposition, which is identical, whatever the object studied, presides over. Therefore her work does not lie in the knowledge of the structure of the object, but rather is a reflection on the frontier between what is given to be seen and what is on the other side; on the other side of the mirror as in Jean Cocteau’s « Orpheus ».

Lydie Calloud’s Work is complex and conceptual. Understanding the process of elaboration reinforces its power because the path that presided over the finalisation of this work proves for each phase to be rigorous, scientific, devoid of genuine emotion and yet always fascinating in its result.

Close to scientific reflection, it uses analytical mechanisms to destructure the image resulting from the shooting.

techniques diverses, bois, découpes, impressions numériques, diamètre 87 cm
techniques diverses, découpes et peinture imprimée